YVES
Quel choc.
C'est tout un pan de roche, de glace, de falaise du bloc de ma vie qui s'effondre pour disparaître avec toi.
Tous ces moments que nous avons partagé, j'en suis désormais seule dépositaire.
Yves je ne te connais pas.
Tout ce que je peux dire c'est ce que j'ai vécu près de toi.
De mes 8 à mes 18 ans tu as été là, au quotidien, avec moi, avec nous, Annie, Benjamin et Agathe. Avec les chats aussi. Quels plaisirs nous avons eu avec ces êtres poilus.
On se souviendra du facétieux Cookie ! Que de rigolades, de câlins, de jeux...
Tu as été là pour moi. Tu m'as encouragée, engueulée, consolée.
J'ai encore un petit mot de toi dans un livre que tu m'as offert pour mes 18 ans. Un livre qui m'est aujourd'hui encore très précieux, irremplaçable, utile.
Tu me connaissais, tu savais ce qui m'intéressait profondément.
Toi seul dans la famille m'a encouragée sur la voie artistique, croyais en moi et me le disais !
La première fois que j'ai vu une électrode, et tout ce qu'on pouvait faire avec 3 bouts d'acier, c'était de tes mains.
Quelques années plus tard, je serais diplômée en soudure, tiens, tiens...
Tu m'as transmis l'envie de bâtir ! C'est avec ma mère et toi que j'ai réalisé mes premiers travaux de second œuvre, avec l'extension de la maison à Clapiers. J'ai vu qu'il était possible de construire par nous même. Quelle force.
Aujourd'hui, je rêve de constructions artistiques, originales, loufoques. Tu m'as transmis cet enthousiasme !
Tu m'as aussi transmis ton goût pour les belles mécaniques et leur doux ronronnements. Le plaisir des sensations à moto. Depuis, je suis mordue !
Quand nous nous sommes vus l'été dernier, tu évoquais des souvenirs de virées, tu m'as montré des photos, et tes yeux pétillaient comme ceux d'un enfant.
Tous ces moments privilégiés passés avec toi, ont toujours beaucoup de valeur aujourd'hui.
Yves, tous ces souvenirs... Je croyais que nous avions encore du temps devant nous. Je croyais que j'aurais pu rider avec toi dans les Pyrénées... Soupir.
Vivi, j'avais oublié ce petit surnom. Merci Marina, merci Pénélope !
Haaa Querigut, que de souvenirs merveilleux, de nature luxuriante qui remplissait mon cœur d'enfant.
C'est bon de lire tous vos messages. De voir à quel point il était apprécié ! Ça me fait chaud au cœur.
Ce soir j'ai jardiné, en pensant au jardin de Clapiers que j'avais envie de remanier avec toi.
A l'instant je n'ai pas de regret. Tu avais une vie si remplie ! On ne peut pas tout faire.
C'est seulement en écrivant aujourd'hui que je réalise à quel point tu as influencé ma vie.
Discret, à distance, tu restais pourtant dans mon paysage. Repère que je croyais immuable.
Je ne comprends rien.
Avec ta mort, la vie me répète encore une fois que « tout ce qui m'a été prêté peut m'être repris à chaque instant. Que savourer les présents est la seule chose que je puisse faire. »
Facile à dire !
À nous toutes et tous qui t'aimons, je souhaite de la force et surtout beaucoup de tendresse et d'amour pour cette traversée.
Je pense en particulier à Corinne, à ton frère, à ta maman.
L'amour ne s'arrête jamais alors...nous ne nous quittons pas vraiment.
Oui, c'est bien du déni.
Je t'embrasse fort.
Liouba,
que tu as connu Sophie, enfant.